Juste après l’évènement
L’impact psychologique d’un évènement pour un individu n’est pas seulement lié à son implication directe mais aussi à sa résonance pour lui-même. Le décès ou les souffrances endurées font référence à plusieurs de nos fondamentaux : notre intégrité physique, notre sentiment de sécurité, la peur de la perte d’un proche, la réminiscence de traumatismes antérieurs vécus, notre éventuelle responsabilité, etc.
L’effet induit n’est donc pas systématiquement proportionnel au degré d’implication dans l’évènement lui-même.
Quelles réponses l’entreprise peut-elle apporter ?
- Disposer d’un service d’urgence de gestion des traumatismes. Ceux-ci sont disponibles 24h/24 et 7 jours sur 7. La prise en charge se fait par des professionnels sous forme d’entretiens téléphoniques et, si nécessaire, par des entretiens ou une intervention dans les équipes. Le CESI vous propose le service CESI Assistance.
- Une communication interne rapide concernant l’impact de l’évènement pour l’entreprise. Une position claire de la société permet aux collaborateurs de se situer par rapport à ce qu’ils viennent de vivre et procure un effet rassurant. L’employeur démontre en effet l’importance qu’il accorde au vécu de ses collaborateurs et sa volonté d’assurer leur sécurité là où il le peut.
- Une vérification par les ressources humaines des personnes plus directement touchées et une démarche pro-active pour leur proposer un soutien si elles l’estiment nécessaire.
Dans les jours qui suivent l’événement
L’association de l’entreprise aux différentes mesures prises plus largement dans la société est un signal d’implication important pour le personnel.
- Les actions symboliques ont une portée psychologique significative pour une partie du personnel. S’associer au deuil, porter un message de soutien, participer à une minute de silence, etc. autant de marques de sympathie qui contribuent à panser les plaies.
- L’établissement d’un plan d’action à court et moyen terme illustre la volonté de l’entreprise de ne pas subir les évènements.
- La supervision des équipes plus lourdement impactées sous forme d’intervention ou de groupes de parole peut s’avérer nécessaire dans la mesure où le traumatisme encouru ne se manifeste pas toujours immédiatement.
- Le maintien des structures d’accompagnement individuel répond au même objectif de gestion des effets post-traumatiques. Par ailleurs, les acteurs déjà dédiés aux risques psychosociaux de l’entreprise comme les personnes de confiance, les conseillers en prévention pour les risques psychosociaux ou encore les assistants sociaux peuvent être formés pour intégrer cette dimension dans leur approche.
Apprendre à vivre dans la durée avec un sentiment d’insécurité
Votre entreprise sera peut-être amenée à prendre des mesures structurelles qui auront un impact sur le personnel dans la durée, leur rappelant ainsi que leur environnement de travail n’est plus tout à fait le même. Dans certains secteurs, il faut même apprendre à vivre avec une menace perçue comme permanente. Il est préférable d’en parler ouvertement dans les équipes concernées.
Plusieurs possibilités s’offrent à l’entreprise.
- Sensibiliser le management à la problématique et les inviter à rester attentifs aux personnes qui manifesteraient un sentiment d’insécurité prolongé.
- Pour les équipes très exposées, mettre en place des supervisions supplémentaires dans les secteurs confrontés régulièrement aux traumatismes.
- Intégrer le sentiment de sécurité dans vos analyses de risques psychosociaux ou baromètres de satisfaction afin d’analyser l’impact réel de ce facteur sur le vécu des collaborateurs.
L’entreprise n’est évidemment pas contrainte d’appliquer toutes les mesures qui précèdent mais elle dispose de moyens de réaction non-négligeables. L’important est de garder une certaine forme de simplicité dans l’approche afin de ne pas contribuer soi-même à décupler la force émotionnelle du traumatisme. Par contre, le nier serait tout aussi contre-productif.